Vous êtes ici : Accueil > Publications > Toutes les publications > La Tapy - Compte-rendu 2017 - Utilisation d’huiles essentielles comme répulsif contre Drosophila suzukii - Essai CE.0241.17

La Tapy - Compte-rendu 2017 - Utilisation d’huiles essentielles comme répulsif contre Drosophila suzukii - Essai CE.0241.17

Flux RSSImprimer la page

L'objectif de cette étude est de tester 5 huiles essentielles. Ces huiles essentielles ont déjà été testées en laboratoire et ont donné des résultats intéressants. Deux essais seront menés sur ces huiles essentielles, un au laboratoire et un au verger.

Contexte de l’essai
La protection des cultures contre les ravageurs constitue aujourd’hui plus que jamais un enjeu majeur pour les producteurs de fruits. La maîtrise des populations de ravageurs, tels que Drosophila suzukii, à l’aide des méthodes de lutte chimique mises en oeuvre devient difficile, les usages phytosanitaires étant de plus en plus souvent mal pourvus.
L’arrivée de ce ravageur invasif a provoqué une augmentation des traitements insecticides sur les cultures de cerisiers, espèce auparavant peu traitée : en quelques années, le nombre de passages insecticides sur fruit est passé d’un traitement (pour Rhagoletis cerasi, la mouche de la cerise) à entre trois et cinq traitements, ce qui représente un coût et un surplus de temps pour une efficacité parfois limitée. De plus, la maîtrise des populations de Drosophila suzukii sur cerise à l’aide de méthodes chimiques est de plus en plus difficile du fait d’un nombre peu important de spécialités homologuées et de la suppression récente du diméthoate, principal insecticide auparavant utilisé.
Parallèlement à ces difficultés techniques et environnementales, des difficultés réglementaires et commerciales s’ajoutent. Toutes ces contraintes ont fortement orienté les choix des producteurs qui recourent principalement à des intrants chimiques pour limiter les risques de dégâts. Le peu de méthodes alternatives proposés dans la lutte contre Drosophila suzukii en verger de cerisier met en difficulté les exploitations tournées vers l’agriculture biologique et ne permet pas d’offrir des alternatives afin de réduire les traitements phytosanitaires.
On ne sait pas exactement comment D. suzukii localise ses hôtes, bien que les composés volatiles des feuilles soient probablement impliqués. En outre, des composés qui repousseraient les mouches ou réduiraient le temps de contact avec les fruits peuvent être utiles dans un programme de gestion. Les plantes aromatiques produisent des mélanges caractéristiques de composés organiques volatils qui peuvent être concentrés en huiles essentielles à partir de feuilles ou d'autres parties de plantes. Beaucoup d'huiles essentielles ont récemment été testées en tant que répulsifs, anti-oviposition ou substances toxiques pour la gestion des insectes nuisibles pour les plantes, les humains ou les animaux. Les produits naturels y compris les huiles essentielles, sont perçus comme étant à faible risque pour l'environnement et les humains par rapport aux composés synthétiques, bien que cela dépende des propriétés biologiques et de l'exposition aux produits chimiques qui ne sont pas
toujours compatibles avec leur origine. De plus, la grande diversité et la redondance des composés phytochimiques dans une seule huile essentielle peuvent améliorer l'efficacité du contrôle et réduire la pression de sélection et le développement de la résistance chez les organismes nuisibles. Enfin, il existe une disponibilité accrue d'huiles essentielles dont un grand nombre sont enregistrées comme agents aromatisants ou parfumants. Les huiles essentielles peuvent avoir un potentiel d'utilisation dans les vergers de cerisiers face aux peu d’options de gestion de D. suzukii.
En tant qu'agents de protection des cultures, les huiles essentielles ont été largement testées comme répulsifs ou fumigants contre les ravageurs des produits stockés et comme répulsifs pour les insectes nuisibles ou piqueurs, principalement les mouches. Par exemple, les huiles de menthe poivrée, de thym, de lavande et de romarin ont causé de la mortalité chez les mouches Drosophila aurariens, mais n'ont pas été testées comme répulsifs.

 

Suite du compte-rendu ici